#10 Le Grindr portugay

J'ai passé la semaine (du samedi 22 au samedi 29), ainsi que la fête de Noël, à l'étranger, au Portugal, rendre visite à ma soeur, avec ma mère et mon beau-père, qui y vit désormais avec son petit-copain. Une des choses qui m'embête le plus quand je suis là-bas, c'est l'incapacité de pouvoir utiliser l'Internet avec mon téléphone, ça me manque vraiment et réduit de 95% l'utilisation de mon iPhone, sans compter qu'il faut que je me rajoute 0,11 € en hors-forfait si je veux pouvoir espérer garder un semblant de vie sociale en envoyant un SMS aux habitants français. Autant vous dire que c'est le genre de chose que je vis plutôt mal.
C'est peut-être le fait d'être dans un pays un brin latino qui éveille certaines pulsions en moi, j'en sais rien, mais je me suis toujours demandé, quand j'étais au Portugal, ce que donnerait l'application Grindr, je rêvais de l'utiliser, mais sans Internet... C'est comme donner une biffle à une hyiène, c'est impossible. Vous pardonnerez l'exemple de merde mais je suis pas spécialement inspiré, mais vous avez compris l'idée. 

J'ai jamais eu ça de toute ma vie. A peine 4h d'utilisation en 4 jours.


Donc, sans Internet, comme je le disais, je peux pas faire grand chose. N'y connaissant rien dans le domaine téléphonie-informatiquo-technique, ce n'est que Mercredi, suite à une discussion passionnante avec ma soeur, que j'ai découvert que je pouvais me connecter à son réseau Wi-Fi pour pouvoir, enfin, avoir accès à Internet, avec mon téléphone. Merveilleux je vais enfin pouvoir tester Grindr ailleurs qu'à Paris. Je me connecte, tout content, rien ne se passe, un ou deux mecs viennent me parler, sans plus. C'est peut-être mon apparence un peu minet qui a tendance à les faire reculer, je sais pas, je décide donc de me déconnecter. Ce n'est que quelques heures plus tard, le lendemain, que je décide de me reconnecter et là : 

Fiou ! 
C'est carrément des montagnes de messages que je reçois, je suis littéralement submergé. Faut croire que mon côté un peu frenchy-minet est finalement plutôt apprécié auprès de tous ces mâles en rut, très virils. Sur le papier, c'est plutôt cool, on peut dire que j'ai du choix. Oui, et peut-être un peu trop. J'ai trop d'occasions et trop peu de temps. En même temps, je suis venu au Portugal pour voir ma soeur et apprécier quelques instants en famille et non pour aller draguer des mecs, et c'est en ça que ce fut une erreur de se connecter sur Grindr, ça a réveillé mes instincts primaires et j'ai été très frustré. Frustré oui, frustré de ne pas avoir découvert que je pouvais me connecter sur un réseau Wi-Fi à l'étranger sans payer des tas d'hors-forfait. Frustré de voir que j'ai eu un choix quasi-illimité de gars sans pouvoir conclure, bref. J'ai été frustré. 

Ce qui est quand même assez drôle, c'est de voir à quel point le syndrome Grindr est universel, il est comme ancré dans l'esprit de tous les gays du monde. On retrouve les vieux pervers, les romantico-pervers, les pervers cachés, ainsi que les discussions Grindrienne par excellence, mais dans une autre langue. C'est alors que le "Salut" (ou plutôt "Slt") devient "Olà", que le "ça va?" (ou plutôt "cva?") devient "Tudo bem?", et que le "Tu cherches quoi?" (ou plutôt le "tchch q?") devient "Que fazes por aqui?". Le procédé est carrément le même, on salue, on fait semblant de s'intéresser à la vie de l'autre le temps d'un message, on annonce la couleur, on reçoit une photo de bite et on conclue, ou pas. 

Encore. 

Même si je suis passé par pas mal d'occasions manquées à cause d'un manque de temps, et que ça m'a valut jusqu'à un block parfois, je ne regrette absolument pas le choix que j'ai pu faire. Ma famille, ma soeur, est plus importante que tout, et je ne gâcherai pas même une heure du temps que je pourrais passer avec elle au profit d'un plan cul quelconque, je suis pas un fan des plans culs en plus. Sachez tout de même que les portugays sont franchement très chauds, vraiment, vraiment, très chauds et de ce que j'ai pu comprendre, ils ont un gros faible pour les français, à bon entendeur ;-)
Je vous conseille d'aller y faire un tour, vous ne serez pas déçu du voyage. Ils sont tenaces et très patients en plus, j'ai eu droit à des "Tell me when you come back!", "We'll have fun next time ;)"... Et pleins d'autres choses. De plus, je suis rentré hier soir, et j'ai encore droit à 40 messages en l'espace d'une soirée. Ils sont vraiment tenaces et patients. 

Vivement mon prochain voyage. 

LL



Lucas Lopes

Blogueur depuis 2012. Lucas, 20 ans, suceur de bites et fumeur de joints. J'aime envisager mon écriture comme étant une forme de psychothérapie.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire