" LOPESE Lucas (c'est Lopes !), 

Votre comportement en cours a fait l'objet de plaintes de la part de plusieurs enseignants de votre formation. 

Il a été constaté que vous vous comportez de façon inacceptable [...] ce qui ne saurait être toléré. [...] Votre attitude perturbe continuellement le bon déroulement des séances, que ce soit à travers l'absence de ponctualité, l'utilisation éhontée de téléphones portables et les bavardages. Cette attitude est inacceptable. [...]

Par cette lettre, nous vous avertissons solennellement par la présente que nous n'accepterons aucun écart supplémentaire et qu'à la prochaine incartade de votre part, nous saisirons la section disciplinaire de l'Université en vue d'une exclusion de l'établissement. " 

Sortez le bloc-note, le livre des réclamations, les lunettes et le crayon, voici une mise en garde avant la saisine de la section disciplinaire. 

Je valide mon semestre avec 12,08 de moyenne, ce qui n'est pas trop mal. 

En arrivant dans la salle pour obtenir mon relevé de note, Mr GrosCon, professeur que je ne connais pas, responsable des deuxièmes années, demande mon nom et me dit : "Félicitations !". Pensant qu'il s'agissait de notes excellentes ou d'une série de doux compliments qui allaient m'être accordé, je réponds avec un sourire certain : "Merci !" jusqu'à ce que mon sourire se réduise après avoir entendu la simple phrase : "C'est tout à fait ironique. ". Il me tend une lettre de l'Université (avec une grosse faute à mon nom de famille), et m'annonce que je suis à deux doigts d'être viré.

Tombant de haut, de très haut, je cherche à connaître la raison de cet avertissement avant de comprendre qu'au moins 3 professeurs se sont plaints de moi. Mais plains de quoi ? 

De retards ? Je n'ai jamais été en retard depuis le début de l'année. 

De bavardages ? C'est à peine si je rigole en cours, et pour ma défense, je ne suis pas le seul à parler, on est environ 60 en cours, une bonne moitié n'arrête pas de jacasser sans arrêt. 

D'utiliser mon téléphone portable ? Mais enfin, tout le monde le fait, y compris les profs ! Puis je suis toujours super discret. 

Je ne comprends vraiment pas. Après 12 ans de bons et loyaux services auprès du système scolaire, de dossier vierge, je me retrouve avec une mise en garde prenant effet sur trois ans menaçant de m'exclure au moindre faux pas ? Pourquoi ? Avant de sortir, le professeur GrosCon m'interpelle une dernière fois et me dit : 

" - Tu sais Lucas, pendant trois ans, tu vas avoir une épée de Damoclès au dessus de la tête. "

En sortant de la salle, je retrouve mes amis, assis par terre avec le sourire aux lèvres me demandant de combien j'ai réussi mon semestre... C'est en quittant la salle et en les voyant que j'ai réalisé. Je me suis déçu, et je les ai peut-être aussi déçus. Je fonds en larme dans les bras de Chris, suivi de Claire et Sandra. 

Voyant ma responsable dans l'autre salle, je file vers elle et lui demande quels sont les professeurs qui se sont plains de moi, pour quelles raisons ? 

Elle me dit que si ça ne tenais qu'à elle, elle n'aurai cité aucun nom, surtout pas le mien. Bien qu'il soit vrai que je bavarde parfois durant ses cours, fait que j'accepte et revendique totalement, ça ne mérite pas une telle sanction. Les plaintes ont été déposés par Madame Cok, Madame Silope et Madame Marpute. 

J'ai déjà eu des problèmes avec Madame Cok, à vrai dire sa plainte ne m'étonne pas, mais pour les autres, bordel... Je suis encore sur le cul. Conspiration ? 

La discussion s'est terminé par un conseil de ma responsable "faites-vous tout petit et tout ira bien. Ne vous inquiétez pas, un élève en conseil de discipline avec 12 de moyenne ? Je ne laisserai pas passer ça.   Mais je ne peux rien faire, c'est fait c'est fait. " 

Le plus triste, c'est que mes potes n'ont rien eu, tant mieux pour en même temps, mais je ne parle pas tout seul, pourquoi c'est moi qui prend tout ? Eux-même l'ont dit : "si toi Lucas t'as une lette, on mérite tous d'en avoir au moins 10". Finalement, avec Chris, on a été se poser chez Claire et on a fumé toute l'aprem, je suis encore sous l'effet de la ganga qu'on s'est foutu dans la gueule, faut bien oublier ses malheurs quelque part...

7 élèves sur 120 risquent de se faire virer avant même la fin de la première année, j'en fais parti.

Se faire virer d'une fac, faut le faire. 

LL