#32 Le stress pré-rencontre, faut que je m'en défasse

Après sept semaines de messages différés échangés, j'ai choisi de le rencontrer, sans a priori. Juste comme ça. Cette rencontre était pour moi un exercice, une sorte d'épreuve à passer. Après lui avoir donné mon numéro de téléphone pour me contacter de façon un peu plus instantanée, un ou deux messages échangés et voilà que nous convenons de nous retrouver à Châtelet (dieu sait à quel point je déteste cet endroit) aux alentours de 14h30 pour boire un verre. Au départ, l'idée était de nous retrouver aux Tuileries mais, je ne sais pas si c'est un problème qui ne touche que moi, j'ai horreur de me "poser sur l'herbe" durant des heures à parler avec une personne que je ne connais pas. On ne peut rien faire, on n'a aucun objet sur lequel nous rabattre, on ne peut pas tourner notre tête, c'est trop ouvert. Je suis largement plus à l'aise dans un lieu fermé, assis à une table, et encore plus à l'aise si je ne dois pas marcher avec le dit mec. J'aime pas marcher avec quelqu'un que je ne connais pas. L'idéal, pour moi, c'est de retrouver le mec directement assis à une table. Je ferai donc ça la prochaine fois. 

Il est 14h30, j'arrive - le premier, près de la fontaine. Après deux chansons de Florence + the machine, J. arrive enfin. Je le vois arriver, j'aurai préféré regarder ailleurs et attendre qu'il me tape sur le bras ou me dise "Hey !", là non, je le vois arriver. Je m'approche donc, quittant le kiosque auquel je m'étais adossé, et à mon grand dam lui fait la bise. J'ai horreur de faire la bise aux mecs, je suis pour un serrage de main - formel, certes, mais sécurisant et sans ambiguïté. Je ne sais pas pourquoi je lui ai fait la bise, c'était comme un automatisme. Mais je devais prendre les devants, on ne va pas dire au moment du face à face : 

" - Bon, on se fait la bise ou on se serre la main ?

Voulant être gentil, j'ai opté pour la bise. Mais sachez que je suis pour SERRER LA MAIN aux garçons que je rencontre. On n'est pas intime, je ne vois pas pourquoi je te ferai la bise. 

Très rapidement la question du " ça va ? " arrive. Suivi d'un bref " oui et toi? " et d'un prévisible "oui". Puis silence, on marche. Mon coeur palpite et je commence à regretter de m'être embarqué dans cette histoire, mais puisqu'on y est, il faut agir. On dit souvent que les premiers instants d'une rencontre sont déterminants dans la suite des relations. Faut croire que c'est vrai. Après quelques minutes de marche, on décide de se poser au "Diable des Lombards", un bar un peu pédé mais ma foi chaleureux que je connaissais de réputation. Il commande un milkshake vanille et moi un jus d'orange. Les langues se dénouent, il commence à parler, un peu. J'arrive à le faire rire, un peu, beaucoup, c'est une petite victoire. Mais que les choses soient claires, il ne me plait pas physiquement mais je dois me surpasser pour me prouver que je peux m'en sortir. Les minutes défilent, certaine sont courtes d'autre beaucoup plus longues. Certain blancs ponctuent la rencontre. Il est dans la lune. Peut-être que je ne l'intéresse pas. Mais après quelque confidence, je vois que cela fait parti de lui. Il me dit qu'il voit une psychothérapeute, qu'elle l'aide pas mal parce-qu'il pense beaucoup trop, il est timide et réservé et là, CHOC. J'ai l'impression de voir en lui l'image que d'autre mecs ont pu avoir de moi. Si c'est ce que j'ai dégagé avec ces mecs, je peux comprendre que la plupart de mes rencontres n'ont pas eu suite. Mais j'ai l'impression de n'être pas moi-même durant cet échange, mener la conversation, poser des questions, c'est pas mon genre ! Je suis plus celui qui écoute d'habitude. Et pourtant. 

L'heure tourne et malgré des passages à vide, l'échange se passe relativement bien. Il est environ 17h et je dois rentrer pour accueillir une amie aux alentours de 18h, chez moi, pour fêter la fin de ses partiels. Nous nous dirigeons vers le métro, lui prends la ligne 11, quant à moi, je regagne la 14. Je lui dit que "c'était sympa", dans mon fond intérieur, je sais que ça n'ira pas plus loin. Je le sais depuis le départ, mais comment lui faire comprendre sans le vexer, car il n'y est pour rien - enfin, si un peu. Dans l'urgence de la situation après un bref "oui, c'était sympa" accompagné d'un léger sourire, je lui dit "bon, on se parle par message ! Rentre bien ", on se fait la bise et chacun part de son côté. 

J'étais plutôt content après cette rencontre. Malgré le stress qui me paralysait au début, j'ai su dépasser tout ça. Je suis bien loin du résultat que j'espère un jour atteindre, mais c'est déjà ça. Notes à moi même : 


  • Retrouver le mec à rencontrer dans le lieu prévu à cet effet. 
  • Éviter les lieux ouverts, et trop grands.
  • Ne pas laisser l'autre trop parler par peur de ne pas avoir l'occasion de prouver ce que je vaux.
  • Ne pas trop parler par peur d'être déçu par l'autre.

Je tenais à m'excuser pour ma petite absence, mais j'ai eu quelques soucis cette semaine. Notamment une kératite dans la cornée qui m'a valut une consultation d'urgence, une rencontre qui m'a fait me rendre compte de certaines choses à mon sujet, des soirées à foison... 
LL



Lucas Lopes

Blogueur depuis 2012. Lucas, 20 ans, suceur de bites et fumeur de joints. J'aime envisager mon écriture comme étant une forme de psychothérapie.

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