3 personnes rencontrées en l'espace de deux semaines, je trouve que c'est quand même bien. C'est un gros effort que je fais, mais il est nécessaire. On ne peut pas avoir une vie sociale plus variée si on ne met pas tout en oeuvre pour l'avoir. C'est pourquoi je suis parti à la rencontre d'une nouvelle personne aujourd'hui via le réseau social pour jeunes homosexuel(le)s sur lequel je suis inscrit depuis maintenant trois ans. Cette rencontre-ci était un peu différente de toutes les autres que j'ai déjà pu faire, puisque pour commencer il ne s'agissait pas d'un garçon que j'allais rencontrer, mais d'une fille. 

Tout à commencé il y a deux jours, je tombe sur un post de cette fille sur un sujet consacré aux psychologues. Ce qu'elle dit me semble intéressant, je vais sur son profil, et je remarque que c'est une "bédaveuse", une "junkie" comme on pourrait elle se définie. Je fonce alors l'accoster sur une référence que tous les fumeurs de ganga sont censés connaître : Billy Ze Kick (OCB, Mangez-moi...).

Le courant passe tout de suite très bien et c'est sans honte que nous nous avouons mutuellement notre goût pour certaines substances illicites. Cette demoiselle est lesbienne et est âgée de 17 ans. 

Je devais aller pécho aujourd'hui auprès d'une amie, mais malheureusement suite à divers soucis financiers il n'a pas été possible pour elle de m'avancer la conso que je voulais prendre. N'ayant pas fumé depuis une semaine (j'ai du fumer en tout une fois sur deux semaines, pas mal) et ayant prévu une petite soirée avec une amie - ce soir - depuis très longtemps, il me fallait absolument quelque-chose. 

C'est donc auprès de ma nouvelle connaissance que je trouve refuge, je lui confis que je suis un peu dans la merde, voulant à tout prix trouver un plan quelconque. C'est alors qu'elle me propose de la rencontrer le lendemain (donc aujourd'hui) pour un "meet spécial je vais pécho de la drogue", ça tombe bien elle avait aussi besoin d'aller renflouer les stocks. Elle me propose de nous rendre à Gallieni, réputé pour être un coin malfamé, je suis un peu réticent mais je ne fais pas mon difficile et cède rapidement. 

On décide de se retrouver aux alentours de 15h à Saint-Lazare. En sortant de mon métro à Saint-Lazare, un gars vient m'accoster et me demande si j'ai "une slim (feuille à rouler)", malheureusement j'en avais pas sur moi c'aurait été un véritable plaisir de rendre service pourtant. Il me demande juste après si j'ai "un tonc' (bout de carton permettant de tirer sur un joint)", non plus. 

Il me demande si je fume, je lui dit que oui, et me propose de me vendre de la beuh d'Hollande à un prix raisonnable. Comme ça, en plein milieu du quai. Je lui réponds que j'ai déjà prévu un plan avec une amie sur Gallieni et lui dit que de toutes façons je n'ai que 20 euros. Jugeant ma fortune trop "light" il me souhaite une bonne journée et s'en va.

J'arrive donc sur le quai de la ligne 3 un peu en retard, j'ai l'impression que c'est une nouvelle habitude, et trouve une charmante jeune femme un peu plus grande que moi (à cause de ses talons) qui se lève et qui me dit bonjour avec un grand sourire. Le contact passe tout de suite très bien. C'est une fille très agréable, pétillante et gentille à souhait. Bien qu'un peu peste j'ai l'impression... Nous parlons de tout et de rien, de nos vies respectives. Rapidement, nous arrivons au terminus, et sortons du métro. 

On arrive dans une espèce de cité avec au moins 40 personnes dissimulées aux quatre coins de cette dernière attendant d'être servies. C'est une grande première pour moi, je n'ai jamais été sur le terrain, je passais toujours pas des amies ou des connaissances. Nous nous plaçons devant les mecs et je demande à l'un deux "20 balles de frappe s'il te plait", celui-ci me regarde et me dit sur un ton sec et très agressif "déplies tes billets tu seras gentil", ne voulant pas faire d'histoire et parce-qu'on ne sait jamais sur qui on peut tomber, je les déplie et lui file, il me donne ce que je suis venu chercher en retour. Dure loi du milieu, on est un peu soumis aux gens.

Je ne me sentais pas à ma place. Mais voyant ma camarade parfaitement à son aise, cette impression m'a vite quitté. 

Après trois fois "5 minutes d'attente", on a enfin eu ce qu'elle avait demandé, c'est une fois servis que nous quittons les lieux. 

Sur le chemin du retour, premières confidences, on parle de certaines personnes du site où nous sommes inscrits. Et elle m'annonce qu'elle stresse énormément avant chaque rencontre, et elle m'avoue avoir stressé avant de me rencontrer. On n'aurait pas dit. Pourtant, il n'y avait aucun enjeux à la suite de cette rencontre. Bizarrement, de mon côté j'étais un peu plus détendu que d'habitude, un peu seulement. 

J'avais toujours cette petite voix en moi qui me murmurait "et si... ?" 

LL