#93 J'ai été plongé dans le milieu homo

J'ai passé le week-end chez Matthieu, à Lille.

Je vous ai déjà parlé de lui, le pote qu'est venu passer le week-end chez moi et qui me connaît depuis que j'ai 15 ans. Cette fois, c'était à mon tour d'aller chez lui ! Je pensais que ce serait un week-end calme, un peu comme on avait fait quand il était chez moi. En fait, pas du tout ! 

J'ai pris connaissance d'un évènement Facebook une demi-heure avant d'arriver sur Lille, évènement lancé il y a plus d'une semaine par Matthieu sur lequel était, entre autre, inscrit : 


Une soixantaine de personnes étaient invitées. J'allais donc passer tout un week-end en compagnie de personnes que je ne connaissais même pas. Surtout qu'on ne peut pas dire que je sois suffisamment proche de Matthieu pour prétendre pouvoir m'immiscer dans sa vie sociale. 

Je pensais que les premières heures seraient les plus difficiles. 
Matthieu est venu me chercher à la gare de Lille Flandres avec son meilleur ami, Valentin. Il en a profité pour récupérer sa meilleure amie, Marine, qui arrivait au même endroit que moi, à la même heure, mais de Rouvroy. Premières impressions de Lille : pour n'y avoir jamais mis les pieds auparavant, je trouve ça très charmant. Ça a un côté super parisien, on aura beau dire ce qu'on veut mais les deux se ressemblent beaucoup. Même pour ce qui est de la gestion des foules qui est catastrophique autant chez l'un que chez l'autre. 



Les premiers échanges ont mit du temps à pointer le bout de leur nez, Matthieu ne me parlait pas spécialement, je dois dire que vue de l'extérieur je devais avoir l'air assez froid alors que je ne l'étais pas du tout pourtant. On a bu un verre tous les 4, ça faisait bizarre de mettre des visages sur des noms, puis nous sommes rentrés chez Matthieu pour tout préparer. 

J'ai roulé mon deuxième joint au moment où les invités commencèrent à débarquer et inutile de préciser que plus il y en avait qui arrivait, plus le fait de dire "Salut, Lucas" me mortifiait, plus je roulais. Parmi les amis de Matthieu, on trouve de tout : de l'homo, de l'hétéro, du bi, de la folle, du classe, du déjanté... Les personnes avec lesquelles j'ai le plus parlé appartenaient bien évidemment au clan des déjantés (bien qu'ils le soient un peu tous). Vous savez, ces personnes qui rigolent quoi que vous disiez, qui n'hésitent pas à faire la conversation avec vous alors qu'elles ne vous connaisse pas, ces personnes qui sont entreprenantes et réceptives à toute manifestation d'humour, ces gens qui n'ont pas peur de se prendre de vents, qui sont sociables tout simplement. 

2h du mat', Matthieu déclare qu'il est l'heure d'aller à la Tchouka, une boîte gay. Je savais qu'on y passerait tôt ou tard mais je n'avais pas envie d'y mettre les pieds dès mon arrivée, surtout que les "vas-y bien bourré surtout, sinon tu vas trop te faire chier" ; "putain, j'y suis allée sobre une fois... je me suis trop fait chier !" ; "Bonne soirée tout le monde ! Et Lucas, bois bien !" ne m'encourageaient pas à penser le contraire. J'en parle à Matthieu "Mais allez, on rentrera pas tard si c'est nul !", puis après tout je suis venu sur Lille pour passer du temps avec lui... Alors on se retrouve à être une bonne dizaine à y aller. Sur place, je commande un verre. La musique est plutôt cool, mais rien à faire. Je ne suis pas, mais alors pas du tout, à l'aise. Je reste contre le mur à bouger mon pied, c'est tout. Les litres de vodka et la montagne de joints précédents n'y ayant rien changé. Comment être à l'aise avec des gens qu'on ne connait même pas ? 

Un de ses potes est venu me voir, a voulu m'amener danser avec lui mais c'est typiquement la chose à ne pas faire avec moi, j'ai gentiment décliné son invitation prétendant être trop fatigué. La seule personne avec laquelle je pouvais à peu près parler et qui était à peu près comme moi vis-à-vis du milieu c'était Valentin, le meilleur pote de Matthieu. J'ai eu un petit coup de coeur pour lui. Qui ne mènera nul part, mais qui je pense était tout de même réciproque. Valentin m'a trainé dans le fumoir pour fumer un joint avec lui. C'était ce qu'il me fallait. Le fumoir de 3m2 surpeuplé avec des nuages de fumée en guise d'oxygène sera probablement le meilleur souvenir que je garderai de cette soirée. Nous sommes partis aux alentours de 4h30 "c'était nul, y'avait personne !" s'écria Matthieu avant d'entrer dans une pâtisserie pour commander un panini. Matthieu, Marine (sa meilleure amie), Valentin (le meilleur ami de Matthieu, au cas où c'est pas clair) et moi-même dormions tous ensemble. Marine s'est couchée peu après notre arrivée, ses talons lui en ont fait voir de toutes les couleurs. 

Pendant ce temps, nous fumions, tous les trois. En riant. Là, c'était vraiment cool ! Là, j'ai pu parler, apprendre à connaître Valentin et même Matthieu, que je ne prétends pas connaître. Une fois terminés, Matthieu propose d'en fumer encore. Résultat : nous nous sommes couchés à 7h en étant complètement défoncés ! 

Samedi, réveil à 14 heures, le temps de tout ranger, de fumer et surtout de se motiver, on était dehors pour 16h30. Visite rapide du Vieux-Lille puis direction Lille 3 pour aller pécho 40 € d'herbe. Nous étions 7 à ce moment-là, derrière les bâtiments de la fac, assis sur la pelouse. Retour au quartier général à 20h pour accueillir les premiers (nouveaux) invités aux alentours de 21h. 

La deuxième soirée s'est mieux passée, il y avait plus de déjantés avec lesquels rigoler et planer, j'étais un peu plus en confiance. Bon c'était quand même pas une confiance extra mais c'en était quand même. 

Arrivé à 2h, je m'assoupis sur le canapé, Matthieu me réveille et me dit qu'il est l'heure d'y aller. D'aller à la Tchouka. Qui dit samedi, dit plus de monde et donc plus de spectacle. C'était le moins qu'on puisse dire, une foule de mecs en chaleur dansant les uns avec les autres, surplombés par trois danseurs en slip, chauds comme la braise se produisant sur le bar mais malheureusement très pauvrement gâtés au niveau de l'entrejambe. C'est souvent comme ça d'ailleurs. 



2h45 plus tard, je n'en peux plus. Je suis comme mort au beau milieu de la piste de danse, les images que je vois défilent au ralentit et je suis éblouis par les spots, je deviens une espèce de masse prête à sombrer. Nous rentrons. Nous nous sommes couchés à 6h après avoir bien fumé pour nous lever à 10h pour avoir mon train. 

Quand on s'est retrouvé seuls Matthieu m'a dit "Je sais que ce n'était pas ce à quoi tu t'attendais. Mais la prochaine fois, ça sera plus soft promis ! ", j'espère bien, parce-qu'au fond j'ai pas beaucoup profité. Mais avec le recul, je suis content de l'avoir vécu. C'est une sensation similaire à celle que j'avais ressenti lors de ma soirée entre collègues concernant l'intégration en groupe. 

D'ailleurs, dommage que je ne sois pas resté plus longtemps, j'aurais eu des gens à voir :



Ils sont chauds ces lillois. 


Lucas Lopes

Blogueur depuis 2012. Lucas, 20 ans, suceur de bites et fumeur de joints. J'aime envisager mon écriture comme étant une forme de psychothérapie.

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