#95 Montre-moi ta bite, je te montrerai ma tête

Hier soir, j'ai vu le quatrième prétendant dont j'avais parlé il y a deux mois
Et contrairement à ce que j'avais prévu à l'époque, la rencontre n'a aucunement été sexuelle. 

Durant ces deux mois : des conversations Skype une fois de temps en temps ponctuées par quelques échanges SMS, rien de bien concret. Luc tenait absolument à me rencontrer, l'idée ne me déplaisait pas mais je ne voulais pas/plus me le faire tout de suite. Alors je lui ai proposé d'aller boire un verre. 

19h  Grands Boulevards — Corcoran's Bar
J'arrive devant le bar, je suis impressionné par sa taille. Grand et élancé. Le courant passe bien. Nous entrons dans le bar, je demande à ce que nous soyons placés et c'est parti pour ce qui ressemblera à un date. 

Une Téquila Sunrise pour moi, une 64' blanche pour lui "c'est un peu une bière de pédé mais bon". C'est le genre de bi qui ne traîne pas dans les bars ou boîte gay et qui ne pourrait jamais au grand jamais fricoter avec une folle. La conversation et le temps de parole sont bien équilibrés, un coup c'est lui qui pose les questions, un coup c'est moi. 

J'apprends qu'il est infirmier, qu'il s'est découvert bi à l'âge de 20 ans, qu'il n'a jamais été en couple avec un mec, qu'il a deux frères - un grand, libertin qui a déjà eu une expérience homosexuelle, et un petit, un peu plus réservé -, que c'est un grand fêtard qui "ne supporte pas rester chez [lui] le week-end" et que je suis "le premier mec [qu'il] rencontre pour prendre un verre". 
À mi-chemin entre l'honneur et la consternation, je me suis contenté de sourire et de dire que j'en étais touché, juste avant de lui demander son nombre de mecs rencontrés. 

" 10 ? "
" Nooon ! Moins ! Je sais pas... 8 peut-être "

Déclaration qui nous a amené à prendre un deuxième verre (que j'ai payé, gentleman que je suis encore une fois) et à échanger sur les plus gros sujets abordés au cours de la soirée : la cul, l'amour, les pédés et les rôles que la société nous force à endosser. J'ai cette tendance naturelle à aimer disserter sur des choses dont tout le monde se fout et encore plus lorsque j'ai un peu bu et que je vois l'autre réactif à mes propos. 

Je lui ai avoué des tas de choses sur moi, je lui ai parlé de mes histoires précédentes, de mon dégout pour les mecs ne vivant que pour et par le cul et même de ma famille. 
Nous avons quitté les lieux aux alentours de 21h30, sans que je n'ai vu l'heure passer. 


Ce qu'il y a eu d'étonnant dans cette rencontre, c'est cette capacité qu'on avait à rigoler, parler ouvertement de cul, de branlettes et de bites, tout en abordant un sujet des plus sérieux juste après. Pour preuve, il a même été voir mon profil (où on peut me voir dans le plus simple des appareils) devant moi, pour vérifier une information que j'avais indiqué. Ce fut assez gênant mais au moins, ça oriente clairement la relation.

J'ai passé une bonne soirée et c'est agréable de découvrir que derrière une bite se cache toujours une personne, une sensibilité, un vécu, une histoire. 
Même s'il reste clairement ouvert sur ses attentes vis-à-vis de moi (il me veut dans son pieu et pas plus), c'est plaisant de constater que, contrairement à ce que je peux penser, tous les mecs ne sont pas que des bêtes assoiffées de cul et que certains peuvent se contenter d'un verre, d'une discussion franche et profonde plutôt que d'une partie de jambes en l'air, vide et machinale. 

Lucas Lopes

Blogueur depuis 2012. Lucas, 20 ans, suceur de bites et fumeur de joints. J'aime envisager mon écriture comme étant une forme de psychothérapie.

3 commentaires:

  1. Mouai. Je peux me tromper mais étant plus vieux que toi et avec donc avec une certaine expérience des mecs, je suis presque certain qu'il n' y aura pas de partie de jambes en l'air avec lui. Je peux me tromper, tu me nous le diras. Et tu as des nouvelles de lui depuis ?

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  2. Il a peut être une autre "affaire" en cours. L'essentiel est de passer un bon moment et je suis aussi curieux de connaître la suite !

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