#110 La marche des Fiertés 2014 Paris

Just as I knew it, it sucked.

Bon, ça restait quand même un beau rassemblement mais hormis ce détail, je suis triste d'avoir attendu un an pour ça. D'abord la pluie, cette putain de pluie qui, pour ceux qui étaient là, nous en a fait voir de toutes les couleurs et nous a tous fait ressembler à une armée de chihuahuas mouillés. Ignoble. 

Je suis arrivé sur la place Edmond-Rostand avec deux amies de lycée et la petite-amie d'une de ces dernières. Voulant à tout prix rapidement retrouver Sandra qui arrivait à Cluny la Sorbonne, j'ai vite abandonné mon petit groupe pour aller la chercher, si possible avant que la marche ne commence. 

"- T'inquiète. Je pars devant, vous faites le début de la marche, je retrouve ma pote, on vous attend au Mcdo à côté de la sortie de RER et on continue la marche ensemble." Ai-je dit, naïvement, à une de mes amies. Je devrais comprendre avec le temps que pendant une Gay Pride, jamais rien ne se passe comme prévu. 


Après m'être fait accoster par un cinquantenaire qui voulait que je l'abrite sous mon parapluie, Sandra est arrivée, il commençait à me mettre mal à l'aise le vieux. Je préviens mon groupe de départ que j'ai fini par retrouver ma pote, on me prévient que de leur côté, ils n'ont quasiment pas bougé d'un poil. J'attendais depuis 25 bonnes minutes, les chars défilaient devant moi, j'en avais marre d'attendre. Du coup, j'ai pas hésité à suivre Sandra quand celle-ci s'est mise à retirer son pull et à danser comme une folle parmi la foule en délire. 

"T'es où?" ; "On se retrouve à Bastille" ; "Ok" ; "On est toujours sur le boulevard Saint Germain..." ; "On se retrouve une fois arrivés à République !" ; "D'accord". Les heures passent, les textos s'enchaînent et avec eux, les traditionnels problèmes relatifs à tout grand rassemblement : les soucis de réseau. Pratique quand tu veux retrouver une personne, prévenir une autre que ça ne sert à rien qu'elle se déplace puisque finalement tu ne resteras pas longtemps, tout en essayant d'expliquer à Copine, déçue de ne pas m'avoir vu, que tu ne pourras pas passer la soirée avec elle, m'étant déjà engagé auprès de Sandra. Vous arrivez à suivre ? Ça bien sûr, sous une pluie torrentielle. 


Je n'ai même pas pu faire le Free Hugs que j'avais prévu, à la place j'ai du me l'inscrire sur la figure avec un feutre Veleda fonctionnant à moitié. Du coup, les câlins furent assez rares. Mais bon, j'ai quand même réussi à en avoir un d'une bombasse, j'étais content. Je lui aurais bien réclamé un bisou la deuxième fois où je l'ai croisé, mais étant totalement sobre, j'ai pas osé, voila... 

À un moment donné, en chemin, Sandra et moi levons la tête et regardons par dessus l'arrêt de bus et voyons 3... 3... 3 mecs entrain de danser sous la pluie, tout en se défonçant au poppers, attirant sur eux tous les regards d'en bas. Je garde mes sarcasmes pour moi quand tout d'un coup, Sandra m'agrippe le bras et déclare en connaître un. Il descend de son perchoir au même moment et voit Sandra, retrouvailles hystériques, cris en tout genre etc. etc. À ce moment là, je pense : "Putain... Je suis celui qui sauçait tout le monde pour aller à la GP, résultat, je suis encore une fois entouré de pédés excentriques mannequins-insupportables et je suis celui qui me fait le plus chier". Je les observe s'auto-féliciter "t'as vu comme tout le monde nous regardait ! Trop bien !", me moque d'eux et de leur superficialité mais ne peux m'empêcher de ressentir un peu de jalousie. Grâce au ciel, on les a vite perdus.



Une fois arrivé à République, mon moral est au plus bas : 

- Sandra, ayant les pieds congelés, commence à en avoir marre et introduit doucement l'idée qu'il serait peut-être plus sage de rentrer. 
- Mon groupe de départ était, à ce moment là, à peine arrivé à Bastille.
- Copine me fait une scène pour me voir mais sentant le désir de rentrer de Sandra s'intensifier et étant particulièrement dégouté, je lui dit que je préfère rentrer. 
- Jude, une pote de fac qui devait faire la marche avec nous mais qui a eu un empêchement de dernière minute, m'informe qu'elle vient de prendre le train et qu'elle sera là d'ici 30 min. 
- Et comme si tout cela ne suffisait pas, à ce même moment, l'un des chars, remplis d'anciens potes à moi, fait sa grande entrée à République. Ils ne me voient pas, moi si. Ils sont contents, heureux, ils dansent, ils font coucou et moi je suis en bas, sous la pluie, les cheveux dégueulasses alors que je suis persuadé que si on se parlait toujours, moi aussi j'aurais pu y être. 

On décide quand même d'attendre Jude... pour partir aussitôt après son arrivée, rejoindre l'appartement de Sandra et finir la soirée là-bas, tous les trois, à se défoncer. Jude est partie vers 23h à une soirée lesbienne, je sais plus trop où. On a fini seuls avec Sandra, à regarder le Best-Of des 25 ans de Fort Boyard sur France 2. Bref, tout ça pour dire que c'était la Gay Pride la plus nulle que j'ai pu faire

Remarque, ç'aurait pu être pire. Je ne voulais pas partir sans avoir réussi à embrasser un mec. Je n'ai plus gouté la bouche d'un garçon depuis... depuis beaucoup trop longtemps. J'ai joué la sécurité, j'attendais juste qu'un petit "Free Kiss" tout mignon passe devant moi pour l'intercepter mais au lieu de ça, j'ai eu deux petites meufs d'environ 17 ans qui sont venues me voir et une Sandra qui me chuchotait "je crois qu'on t'a repéré"

Les deux filles, complètement bourrées, m'ont bombardé de questions pour leur pote, un certain Julien, un serbe très mignon de 18 ans, apparemment trop timide pour venir me parler. Une fois l'entretien avec ses acolytes passé, il arrive vers moi, me bafouille deux-trois choses et me roule une grosse pelle, sous le regard particulièrement lubrique de ses copines... En me laissant un arrière-gout de vodka dans la bouche.

Et voila. 

Lucas Lopes

Blogueur depuis 2012. Lucas, 20 ans, suceur de bites et fumeur de joints. J'aime envisager mon écriture comme étant une forme de psychothérapie.

2 commentaires:

  1. Tiens, moi j'ose pas aller vers les personnes ayant "Free Hugs" marqués sur eux... Enfin sobre hein ^_^

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    1. Pourquoi ça ? Nous on attend que ça, que des gens viennent nous voir pour nous réclamer un câlin !

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