#117 Baiser sur la plage

Mardi 19 Aout

Ce matin, je me suis réveillé en étant complètement blasé. J’étais pas dans mon assiette. Pour illustrer un peu la chose, bien que je n'en n'ai pas parlé ici, je me trouvais pratiquement dans le même état qu’avant de partir, là où ça n’allait vraiment plus. Ajouter à cela un ensemble de disputes avec ma soeur ayant eu lieu au cours de la journée et vous comprendrez certainement l’état dans lequel je pouvais me trouver. Sinistré

J’avais envie de bousculer mon quotidien, de faire quelque-chose que je n’avais jamais fait, ou plutôt, jamais eu le courage de vraiment faire. Alors j’ai allumé Grindr, comme d’habitude, et ai consulté les messages que j’avais reçu. Parmi eux, un mec de 28 ans vivant à Grenoble, Christophe, avec qui j’avais entretenu une légère discussion peu de temps après mon arrivée dans le sud du Portugal. 

La veille, il m’avait proposé d’aller boire un verre mais étant en vadrouille avec ma famille je n’avais pas pu accepter. Le lendemain, sans me forcer et à ma grande surprise, le plus naturellement du monde, j’ai écrit : 

«Je suis pas trop dans l’optique d’aller boire un verre. Plutôt envie de m’éclater.» 

Il ne s’est pas fait prier. On décide de se retrouver près d’une plage, se situant à 30min de marche de la Villa. Sur le chemin, je découvre une sensation que je n’avais jamais ressentie jusqu’à maintenant : la peur mélangée à une très grande excitation, tout ça gorgé par une forte dose d’appréhension liée à l’inconnu. Un peu comme un saut à l’élastique : on attend au dessus du vide, on flippe, puis on a cette impulsion qui nous pousse à y aller.

Il arrive avec 35 minutes de retard. Physiquement, mieux que sur les photos : blond très clair, yeux bleus, grand, musclé sec, chaîne en argent autour du cou, j’aime bien. Après de brèves excuses et une conversation naturellement artificielle, nous empruntons un petit chemin de sable, au large d’un fleuve et d’un champ. On parle un peu, histoire de meubler jusqu’à l’endroit où on baissera nos caleçons. 

Nous nous enfonçons dans une allée étroite, ponctuée par des ronces, parmi celles-ci, des épines qui s’enfoncent brutalement sous mes pieds. A ce moment là, je me dis «Et merde... Dans quoi je me suis embarqué ?» mais ne perds pas la face pour autant et continue de parler de mes études en l’écoutant parler de son job de décorateur d’intérieur. 

Après quelque minutes de marche et à l’abri des regards, il sort une serviette de son sac. Et c’est parti. 
Baisers fougueux, coups de langue maîtrisés, un mélange de sexe bestial, presque animal, contrasté par des moments lopes intenses. C’est ce que j’aime. Pour moi, il n’y a pas plus homme qu’un homme qui se lâche et se laisse aller à toutes ses pulsions, sans penser «ouhlala, c’est contraire à ma virilité de faire ça». La discothèque de la plage laissait entendre sa musique et on pouvait encore distinguer des gens qui parlaient au loin. C’était excitant. 

Je le lèche de partout, prend son pénis dans ma bouche et essai de lui glisser un doigt tout en lui malaxant les fesses. 100% actif, son cul était aussi étroit et fermé que les portes d’un ascenseur en marche. J’opte alors pour de légères tapes sur les fesses et pense : «s’il est actif, il doit aimer en donner. Il doit pas en recevoir souvent. Il a vu que je pouvais être plutôt salope tout en restant un mec, on va essayer», ses gémissements semblent indiquer que j’ai visé juste. «J’aime trop ton corps», «Ça valait le coup d’attendre», «Tu m’excites trop», ses mots me donnaient envie d’en faire encore plus et, par la même occasion, venaient soigner mon égo et mon self-estim qui en avait prit un coup ces derniers temps. C’est simple, pendant cette petite escapade j'ai eu l'impression d'être devenu Autre l'espace d'un moment.

Allongé, il lève mes jambes et caresse ma raie, je le rappelle à l’ordre «Je me fais pas niquer», il répond «Je sais t’inquiète, c’est juste pour la sensation», il se frotte et me force à sucer un de ses doigts. J’adore ça. Quelques minutes plus tard, il annonce son envie de lâcher, je me relève et nous jouissons de façon simultanée en arrosant les ronces. 

Nous sommes revenu par la plage, en marchant sur le sable et en discutant sur nos vies et vacances respectives. J’ai appris qu’il était bi et qu’il était avec une nana avant de connaître son ex, mec. Il voulait vivre avec eux deux, bien chaud le mec quoi. Un quart d’heure plus tard, nos chemins se séparaient et tandis que le soleil qui se couchait m’éblouissait une partie du visage, j’étais conquis. Soulagé de voir que je pouvais le faire et que, bizarrement, j’avais aimé le faire. 


Plus de courage, de confiance en moi et un peu moins d'utopie.

Lucas Lopes

Blogueur depuis 2012. Lucas, 20 ans, suceur de bites et fumeur de joints. J'aime envisager mon écriture comme étant une forme de psychothérapie.

4 commentaires:

  1. Je vois qu'au Portugal, tu te régales :)

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    1. Et il a bien raison... la chaleur de l'été ca réveille la libido :-)

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  2. Tu es lope mais tu ne te fais ps niquer, c'est un concept intéressant :)

    Sinon, tu as bien raison, les vacances sont aussi faitess pour ça ;)

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    1. Je ne trouve pas qu'il y ai de règles, de mode d'emploi ou de pratiques pré-fabriquées niveau cul

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