#175 Trois ans plus tard

Tu t'es déjà retrouvé à devoir assister à une soirée composée de personnes que tu n'as pas vue depuis des années ? Parmi les invités : anciens plans culs, gros connards et grosses erreurs de casting. Si oui, tu te retrouveras certainement parmi ces lignes, si non, peut-être que mon calvaire pourra t'être utile. 

Chaque jour qui passe est un jours en moins à passer dans mon cher et tendre sanctuaire qu’est devenue ma chambre après toute ces années. Dans 15 petits jours, je serai officiellement parisien. En colocation. En théorie prêt à construire ma vie d’adulte. 

Comme avant tout grand départ, il est important de faire le point. J’ai donc pour la première fois amorcé un grand ménage de printemps dans ma vie. Si cela se vérifie au quotidien par l’énorme tri que j’ai entrepris de terminer avant la semaine prochaine, ce coup de balais s’avère également nécessaire au niveau des relations et de certaines personnes qui, un jour, ont un petit peu plus compté que d’autres.

Ça faisait plus de trois ans que je ne les avais pas revus. J’avais quelques appréhension à l’idée de me rendre à la soirée d’hier où j’allais me retrouver nez-à-nez avec Anthony et Alexandre. Ces deux garçons avec qui j’ai flirté il y a quelques années, cet espèce de triangle amoureux pédé. Mon amie Céline, celle avec qui je suis parti en thalasso, a décidé de quitter Paris avec son baluchon à l’épaule et a rendu son appartement ce matin même. Pour fêter ce changement de vie, elle a voulu réunir tous les gens qui comptent/ont compté pour elle autour d’une grande soirée d’adieux. 

Comme je le disais, j’avais des appréhensions. 
A peine arrivé, j’ai vu qu’Anthony était déjà là. On ne se sera pas adressé un seul mot de toute la soirée, sauf quelques regards jetés ici et là, toujours en faisant semblant de ne pas les avoir remarqués. Alexandre, lui nous a rejoins que plus tard. Détail important, depuis la dernière fois : Anthony et Alexandre vivent en colocation avec deux autres potes à eux : Paul et Guillaume, en couple, que j’ai pu revoir en compagnie de Céline il y a quelques mois pour boire un verre au Labo. Ça va, t’arrives à suivre ? 

Alexandre, donc, n’a pas été plus bavard ou intéressé à mon sujet. Avec lui non plus, on ne se sera pas parlé. Comme quoi, les temps changent. Il m’aura seulement proposé en fin de soirée, enfin, plutôt jetée l’invitation à la tronche, de venir à une soirée avec eux dans deux semaines, pour fêter l’Halloween. En concluant par : « Bon ben t’es invité, maintenant c’est toi qui voit », très motivant. Je comprends pas trop bien la logique d’inviter un mec avec qui tu n’as absolument pas parlé à une prochaine soirée. Il est évident que je n’y mettrai pas les pieds…

Mais revenons-en à nos moutons. J’ai très mal vécu cette soirée. Il y avait beaucoup de personnes que je ne connaissais pas ou que je n’avais juste pas envie de revoir. J’étais avant tout là pour être avec mon amie qui s’en va, c’est tout. 

À mon grand dam, la soirée d’adieux abritait deux biatchs sur le canapé. Une espèce de petit pédé cynique insupportable accompagné de sa grosse vache de copine trop moche et trop méchante pour pouvoir prétendre trainer avec d’autres personnes qu’un groupe de pédés. Parce qu’elle est hétéro bien sûr, ce gros cliché ambulant. Ils n’ont pas arrêté de critiquer tout le monde et de rebondir entre eux sur ce que chacun se disait. Par malchance, j’étais obligé d’écouter leurs vomissures car j’étais malgré moi coincé juste à côté d’eux à cause du nombre de places très limité que comportait le salon. Ils n’ont pas hésité à se foutre ouvertement de ma gueule un moment, ça faisait longtemps que je ne m’étais pas senti aussi mal à une soirée. Ces ordures répondaient cependant tout de suite présents dès qu’il s’agissait de tirer sur les nombreux joints que je roulais pour échapper à cet enfer. Ma récompense : les voir se déchirer pour le cul d’un pet. C’était pathétique. 

J’ai également eu droit à un règlement de compte. Un moment, Guillaume, ivre, m’a pris en aparté pour se lancer dans un monologue qui, s’il pouvait tenir en une phrase, reviendrait à dire : « Arrête de faire ton mec, ouais moi je suis CM et je vous emmerde tous, quand t’en auras marre de ta petite vie parfaite de merde, fais nous signe ! ». J’ai encaissé avec le sourire, je l’aime bien pourtant Guillaume. Mais il faut croire que je ne sais plus comment m’amuser à des soirées où se balancer des tampons imbibés de vin blanc en pleine gueule est considéré comme étant un passe-temps exaltant.

Du coup, pour combler ma solitude, je me suis retrouvé à me faire des pattes à la carbonara et à manger du saucisson, tout seul dans la cuisine vers 00h en descendant le champagne que j’avais ramené pour l’occasion. Après avoir mangé, fumé une demi-douzaine de clopes et roulé mes derniers joints, il était l’heure pour moi de quitter les lieux, définitivement sans me retourner. En embrassant bien fort mon amie, que je ne reverrai peut-être pas avant un bon bout de temps. 

Cette soirée n’aura pas comporter que des choses négatives. J’ai eu l’occasion d’échanger pendant presque une heure avec une ancienne copine qui est aujourd’hui CM, comme moi. Je l’ai toujours appréciée, ainsi que sa copine, qui est quand même celle qui nous a permis de vivre tous ces bons moments jadis. J’ai prévu d’organiser un pot avec elles deux, maintenant va falloir que j’aille jusqu’au bout.

Tout ceci nous confirme encore une fois que le temps passe. Les passions aussi. 

Après avoir passé la journée a continuer de vider ma chambre, je m’apprête à publier ça et aller au lit. Demain, une grosse journée m’attend. J’aimerais finir de balayer le dernier tiers de mon bordel pour pouvoir partir l’esprit léger. Et puis, j’ai RDV avec un charmant garçon demain, Ian. Non, pas celui-là. Pour faire court, il s'agit là d'un garçon que je connais virtuellement depuis 4 ans avec qui j’ai repris contact sur Instagram il y a un mois. Nous nous sommes rencontrés lundi dernier, le courant est bien passé. Depuis, on discute tous les jours par textos (sans excès bien sûr, merci de bien vouloir ne pas faire deux fois les mêmes erreurs) et nous nous revoyons donc demain. J’ai hâte. 

Lucas Lopes

Blogueur depuis 2012. Lucas, 20 ans, suceur de bites et fumeur de joints. J'aime envisager mon écriture comme étant une forme de psychothérapie.

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